La validation en psychophanie

Un point essentiel en psychophanie: la validation

Cet article de Laurent Rodriguez propose une première approche d’un point technique essentiel de la séance de psychophanie.

Dans cet espace-temps particulier où le facilité (la personne qui consulte) et le facilitant (le thérapeute) interagissent, va se produire une révélation.

Le facilité ressent que ce qui se dépose dans le texte écrit en psychophanie le concerne réellement. Il s’agit de Lui dans cette facilitation (procédé qui permet au thérapeute de communiquer avec l’émotionnel du client ou avec une partie de son inconscient). Ce ne sont pas des mots abstraits, ce sont ses émotions, jusqu’alors enroulées sur elles-mêmes, qui se clarifient. Le facilité voit son vécu et comprend qu’il lui appartient: « Oui, il s’agit de moi, c’est ce que je ressens ».

Ce moment-charnière dans le processus de décodage des émotions, on l’appelle la VALIDATION.

Si celle-ci se produit, on sait qu’on est sur le bon chemin car la validation est une étape sur la piste de la recherche. La non-validation constitue également une information intéressante. Dans ce cas, il est nécessaire de dialoguer avec le facilité, pour se mettre en cohérence, en congruence avec lui et voir s’il y a un malentendu ou peut-être une fuite par rapport à la blessure qui ne veut pas s’exprimer ou si, simplement, le moment de clarification est prématuré pour le facilité.

Denise Rakovsky

La validation en psychophanie

La validation est un moment-clé de la séance de psychophanie.

En effet, cette technique, voisine de la médiumnité, ne prétend pas découvrir le futur, ni rien que le consultant ne sache déjà puisque, de prime abord, il apporte toutes les mémoires déposées en lui via son ADN et son inconscient (collectif et transgénérationnel).

Le facilitant ne prétend pas savoir ce qui va s’écrire. Généralement, il ne connaît rien de la vie de son interlocuteur. C’est pourquoi certains facilités, qui expérimentent la psychophanie, sont déroutés par le texte qu’ils lisent.

Certains d’entre eux ont affirmé: « Je n’ai rien appris ». En effet, on n’apprend rien qu’on ne sache déjà en psychophanie : on se souvient, on met en lumière ses mémoires.

C’est justement là que se supporte l’accord entre le facilité et le facilitant : quand le texte écrit laisse paraître des souvenirs, des mots, des noms de lieux, des situations, des décors que seul le facilité peut connaître, alors il donne sa validation au texte. L’histoire apportée par le consultant est comme le signe d’une mémoire oubliée, parce que trop douloureuse.

Comment se passe une séance de communication facilitée ?

Le fait que, par l’intermédiaire sans doute d’une sorte de télépathie, le facilité transmette cette information au facilitant pour la déposer, la contempler, en prendre conscience, permet à l’émotion reliée à cette mémoire d’apparaître de manière à la fois interne et externe.

Tout ce qui se produit, entre le facilité et le facilitant durant une séance de psychophanie, est comme si le premier donnait son texte par une communication psychique et que le second traduisait dans sa langue les informations reçues. On peut parler d’une sorte de langage pré-verbal utilisé par les Aborigènes d’Australie, ou d’« empathie profonde ».

Une recherche scientifique a été menée pendant les séances avec Anne-Marguerite Vexiau, importatrice de la Communication Facilitée en France et créatrice de la psychophanie, par un physicien allemand. Ils en ont conclu que l’hémisphère droit est plus actif chez le facilité et l’hémisphère gauche chez le facilitant. C’est comme si il n’y avait qu’un cerveau.

Effets de la séance: aller vers soi

Ce que procure la validation peut être un sentiment de libération et d’apaisement, parce que l’énergie enkystée dans la mémoire traumatique cachée se libère, et, en émergeant et en étant reconnue, clôture une gestalt.

C’est cette fluidité de la circulation de l’énergie interne retrouvée, du Qi comme diraient les Chinois, c’est cette évidence qui s’impose, c’est cette reliance à la véracité de notre être que procure la validation. Une sorte de reconnaissance de soi, de parties de soi oubliées, s’opère chez le facilité, entre le facilité et le texte qui s’écrit.

C’est l’acceptation des événements, des émotions, et non leur compréhension intellectuelle seule qui bouleverse notre phylogenèse. La validation favorise une ontogenèse où l’épigénétique peut s’épanouir, c’est-à-dire ce qui fait que la vie s’invente et que l’évolution est créatrice. La validation est un marqueur d’étape sur le chemin de la connaissance de soi.

Rôle du facilitant: sagesse de l’âme

Le facilitant est un témoin bienveillant et sans parti pris. Ce qui se déclare est ce que l’âme du consultant veut bien savoir et paraître.

Il semble que dans sa grande sagesse (un peu comme celle contenue dans le Tarot de Marseille, qui ne connaît pas la mort, mais seulement l’impulsion de vie, de cette Vie éternelle dont parlent les textes des grandes traditions), l’âme ne pousse pas la porte plus loin que ce que l’être incarné peut entendre. Ce qui ne veut pas dire que ses larmes, ses douleurs, ses rancœurs ou sa colère ne seront pas approuvées ni exprimées.

C’est aussi pourquoi les avancées peuvent être aussi bien fulgurantes que ralenties. Il se peut que quelques mémoires résistantes se cachent et s’arrangent pour élaborer un jeu de pistes. De croyances en émotions parasites, l’âme nous décrit dans quels pièges l’esprit est pris.

La psychophanie permet de soulever délicatement le voile des raisons de ces croyances. Elles sont aussi souvent des injonctions que des protections lancées par des Ancêtres pour se sauver et transmettre la vie. Il devient alors possible de les accueillir comme non-nôtres et pourtant de leur garantir notre gratitude, puisque sans elles nous ne serions pas là.

Rôle du facilité: la validation et la justesse de la psychophanie

Le travail sur soi, en psychophanie comme à travers d’autres disciplines, requiert de l’exercice – De l’Exercitation, comme disait Montaigne – une persistance qui ressemblerait à la foi du débutant des écoles bouddhistes.

L’œuvre est en chemin de manière continuelle, un perpetuum mobile dont les étapes sont rythmées par chaque validation successive. C’est une particularité de la psychophanie qui doit demander, avec la validation, l’accord du consultant.

La validation est la signature d’une psychophanie juste, où le facilitant a su s’effacer derrière le texte et a laissé sa place aux mémoires qui demandaient à être exprimées. L’intérêt de la psychophanie est justement que le partage se fait entre égaux et non entre un thérapeute qui contrôle et maîtrise le discours et un consultant qui doit accepter d’être pris en charge et de renoncer à sa volonté.

Pour conclure

Pour conclure provisoirement, on peut se demander ce que nous enseigne la validation en tant que terme technique et en tant que moment du processus en marche dans la psychophanie.

Tout d’abord, que c’est le facilité qui sait si le texte parle de lui, qu’il lui appartient bien. Une psychophanie juste est une psychophanie validée par le facilité.

Ensuite, que la communication entre facilitant et facilité se fait en partie sur un mode non-verbal, et qu’elle se situe dans un champ morphique invisible et inaccessible à nos « cinq sens ».

Enfin, que la validation serait le signe d’un alignement temporaire : une relâche et une remise en route énergétiques, une sorte d’apnée. Comme une étape, une prise en compte de l’acquis, une conscientisation et une acceptation de la mémoire mise en lumière, révélée: « Pour aujourd’hui, je me reconnais et reconnais que c’est ainsi ».